Le milieu culturel doit revoir ses pratiques pour devenir un employeur attractif. On a longtemps eu des gens qui ne comptaient pas leurs heures, mais nous ne sommes plus là, les jeunes ne sont plus là. On doit faire une introspection et les écouter pour être attirants
Anne-Marie Jean a travaillé pendant plus de 15 ans dans les domaines de la production télévisuelle, des communications institutionnelles et du développement des organisations. Elle a également été attachée politique dans différents ministères fédéraux. De 2005 à 2015, elle est directrice gérnérale de Culture Montréal. Elle devient présidente-directrice générale du CALQ en novembre 2015.
Fiche du conférencierLouise Lantagne est titulaire d’un baccalauréat en littérature française de l’Université McGill ainsi que d’un baccalauréat en droit et d’une maîtrise en littérature comparée de l’Université de Montréal.
Elle entame sa carrière en 1991, comme chargée de projets à la SODEC où elle devient ensuite chef de l’équipe contenu. Elle rejoint Radio-Canada en 1999 et occupe successivement les postes de chef des longs métrages canadiens, de directrice du secteur des dramatiques et longs métrages puis de directrice générale de la radio. En 2008, elle est nommée directice générale de la télévision de Radio-Canada.
En octobre 2014, elle quitte la société d’État pour devenir vice-présidente fiction et productrice exécutive chez Attraction Images. En février 2018, elle est nommée présidente-directrice générale de la SODEC. Elle est entrée en fonction le 19 mars 2018 pour un mandat de cinq ans.
Fiche du conférencierNathalie Maillé est diplômée en danse de l’Université du Québec à Montréal et en gestion des organismes culturels de HEC Montréal.
Elle débute sa carrière en 1991 comme professeure de danse au Cégep Montmorency. Elle agit également à titre de directrice artistique et générale de Tanz danse. Elle rejoint ensuite la Polyvalente Armand-Racicot et Mont-Rolland à titre de spécialiste en danse et théâtre. De 1995 à 1998, elle travaille à la Ville de Saint-Pierre en tant que spécialiste culturelle.
C’est en 1998 qu’elle rejoint le Conseil des arts de Montréal (CAM), où elle occupe des postes à responsabilités croissantes. Elle débute ainsi comme agente de développement, avant d’être nommée responsable de la diffusion en 2001. En 2005, elle est promue directrice des programmes de tournées et de diversité. Elle occupe ensuite le poste de directrice générale adjointe, programmes et partenariats de 2010 à 2013. C’est en juillet 2013 qu’elle est nommée directrice générale et secrétaire du CAM.
Fiche du conférencierMonique Simard a effectué des études en science politique et en histoire à l’Université du Québec à Montréal.
Mme Simard entame sa carrière au sein de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) comme négociatrice à la Fédération des affaires sociales de 1973 à 1976. Elle rejoint ensuite la Fédération des travailleurs du papier et de la forêt, puis devient responsable du dossier de la condition féminine à la CSN en 1979. Monique Simard est nommée, en 1983, première vice-présidente de la CSN. En parallèle à cette fonction, elle intègre la Commission des droits de la personne du Québec. En 1991, Mme Simard quitte la CSN et devient animatrice d’émissions d’affaires publiques, commentatrice et analyste pour CJMS et Radio-Québec. En 1992 et 1993, elle agit également vice-présidente du Comité canadien d’action sur le statut de la femme.
En 1994, Monique Simard est nommée vice-présidente et directrice générale du Parti Québécois. Le 19 février 1996, elle est élue députée dans la circonscription de La Prairie lors d’une élection partielle. En 1998, elle quitte la vie politique, puis devient productrice et vice-présidente des Productions Virage. En 2008, elle est nommée directrice générale du programme français de l’Office national du film du Canada. En 2014, Monique Simard est présidente et chef de la direction de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC). Elle est la première femme à occuper ce poste. Elle par la suite été membre de 2018 à 2020 du Groupe d’experts pour l’examen de la législation en matière de radiodiffusion et de télécommunications. Elle est également à présidente du conseil d’administration du Quartier des spectacles depuis septembre 2019.
Fiche du conférencier
La discussion s’est d’abord engagée sur le thème des bons coups du milieu culturel durant la pandémie. Les panélistes ont tous mentionné que la bonne concertation et le dialogue entre les acteurs du milieu a été la clé du succès qui a permis venir en aide rapidement aux artistes. Louise Lantagne a donné l’exemple du programme d’assurance pour les tournages, crée de toute pièce par la SODEC afin de leur permettre de reprendre durant le confinement. Ce programme a permis au gouvernement canadien d’en sortir une mouture similaire quelques mois plus tard, ce qui montre l’innovation et l’agilité dont sont capables les organismes culturels. Anne-Marie Jean a aussi souhaité que le dialogue demeure entre tous les acteurs du milieu afin d’assurer une relance culturelle réussie.
Le panel s’est poursuivi sur le thème de la pénurie de main-d’œuvre. Nathalie Maillé a mentionné le grand épuisement dans le milieu culturel, ce qui a causé de nombreux départs durant la pandémie. Ainsi, de nombreuses entreprises n’ont pas l’expertise ou les employés nécessaires pour redémarrer leurs entreprises. Elle estime que le milieu doit faire une introspection, car les jeunes ne sont plus tentés par les emplois dans le milieu culturel, il faut donc être à l’écoute de leurs besoins et attentes afin de conserver un pouvoir d’attraction. Louise Lantagne a abondé dans le même sens, soulignant que même si des fonds additionnels ont été consacrés à la formation, la pénurie de main-d’œuvre est généralisée et le milieu culturel souffre de problèmes de compétitivité par rapport à d’autres milieux. Monique Simard a rappelé la précarité d’emploi de nombreux travailleurs culturels, qui ont profité de la pandémie pour se recycler dans d’autres domaines plus stables.
Sur la question d’exporter la culture québécoise, Anne-Marie Jean croit qu’il faut établir de nouveaux partenariats pour en favoriser la diffusion. Elle rappelle tout de même que la culture québécoise s’exporte déjà bien, étant présente dans plus de 60 pays. Louise Lantagne a acquiescé, estimant qu’il faut risquer et oser plus que jamais à l’international pour développer de nouveaux publics. Pour Monique Simard, il faut que les productions culturelles québécoises s’imposent à l’international, mais elle a aussi rappelé qu’il faut légiférer autour des géants du numérique afin de protéger l’industrie culturelle d’ici.
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