Je pense que le plus gros angle mort que j’ai eu c’est l’évaluation de comment la relation États-Unis-Iran a rapidement dégénérée au cours de la mission.
Jennie Carignan est diplômée en génie du carburant et des matériaux du Collège militaire royal du Canada. Elle détient également une maîtrise en administration de l’Université Laval et deux maîtrises en arts et science militaires, l’une du Command and General Staff College et l’autre de la School of Advanced Military Studies de Fort Leavenworth, au Kansas. De plus, elle est diplômée de la Canadian Forces College.
Au début de sa carrière, en 1993, elle est déployée sur le plateau du Golan dans le cadre d’une mission de maintien de la paix de l’ONU. En 2002, elle est déployée pour une mission de déminage en Bosnie-Herzégovine. Elle est ensuite assignée au 5e Régiment du génie de combat, avant d’en prendre le commandement en 2008 avec le rang de lieutenant-colonel. En 2009, elle est déployée en Afghanistan en qualité de commandante du Régiment d’ingénierie de la Force opérationnelle de Kandahar. Par la suite, en 2010, elle est nommée commandante en second du 5e Groupe-brigade mécanisé du Canada, puis chef d’état-major de la 4e Division canadienne en 2011. À partir de 2013, elle occupe le poste de commandant du Collège royal militaire de Saint-Jean, une fonction qu’elle occupe jusqu’en 2015.
Suite à sa promotion au grade de Brigadier général en 2016, elle est nommée chef d’état-major pour les Opérations de l’Armée, avant d’être désignée commandant de la 2e division du Canada en 2018. C’est en 2019 qu’elle est promue au rang de Major-général en prévision de sa nomination à titre de d commandante de la Mission de l’OTAN en Irak pour un mandat d’un an.
Fiche du conférencier
Le major-général Carignan a exposé un des problèmes majeurs auxquels la mission a fait face, soit l’escalade de tensions entre les États-Unis et l’Iran en décembre 2019. Le contexte explosif qui en a émergé a forcé le major-général Carignan à envisager de mettre fin à la mission, surtout après une motion des dirigeants irakiens visant à expulser les forces militaires étrangères du pays. Cependant, la stabilisation de la situation a permis à la mission de formation de continuer ses activités.
La gestion de la Covid-19 fut un autre défi relevé par le major-général, qui a traité le virus comme une menace conventionnelle. Elle a ainsi dû faire le choix entre les mesures sanitaires de distanciation ou abriter les troupes, la base étant régulièrement sous attaque de roquettes. Suite à une vague intense d’attaques, tous les membres ont donc dû être confinés à l’intérieur en petite équipe pour limiter la contagion. Le maximum d’effectifs a également été placé en quarantaine lorsque des cas se sont présentés, ce qui a permis de juguler la propagation.
La place des valeurs au sein de la mission a également été abordée. Le major-général a expliqué que lors de rencontres avec des politiciens irakiens, elle a été très claire que l’aide apportée par l’OTAN était la mise en place d’un modèle militaire occidental, intégré à des valeurs démocratiques, telles que l’égalité des femmes. Elle a déploré n’avoir vu qu’une seule femme colonel durant son mandat. Elle a tout de même souligné l’engagement irakien à inclure les femmes dans ses forces armées. Suite à une question du public touchant l’intégration de la mission de l’OTAN avec les autres partenaires présents, le major-général a rappelé que les forces armées ne sont qu’un des joueurs présents pour d’aider un pays à se rétablir. Étant donné que les multiples agences présentes ont ultimement le même but, la collaboration est essentielle.
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