Les jeunes artistes ne se projettent pas assez à l’international. On devrait apprendre à tirer profit des géants du numérique pour rejoindre de nouveaux publics.
Robert Lepage est diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Québec, avec option interprétation. Il effectue un stage à Paris en 1978 et participe à son retour à plusieurs créations dans lesquelles il cumule les rôles de comédien, d’auteur et de metteur en scène. En 1986, il se joint au Théâtre Repère comme codirecteur artistique. En 1988, il fonde sa propre société de gestion professionnelle, Robert Lepage inc., puis, entre 1989 et 1993, il occupe le poste de directeur artistique du Théâtre français du Centre national des Arts à Ottawa. En 1992, sa mise en scène de la pièce A Midsummer Night’s Dream lui permet de devenir le premier Nord-Américain à diriger une pièce de Shakespeare au Royal National Theatre de Londres. En 1994, il fonde Ex Machina, une compagnie de création multidisciplinaire, dont il assume la direction artistique. La même année, il scénarise et réalise son premier long métrage, Le Confessionnal, qui sera présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes.
En juin 1997, M. Lepage fonde le centre de production pluridisciplinaire La Caserne dont il est directeur artistique. Au cours des années 2000, M. Lepage a notamment participé à la mise en scène des spectacles Kà et Totem du Cirque du Soleil et à la tournée Growing Up Tour de Peter Gabriel. Il a également collaboré aux festivités entourant le 400e anniversaire de la ville de Québec et au 10e anniversaire de la Grande Bibliothèque.
Fiche du conférencierM. Lepage a d’abord expliqué que la création du Diamant, la salle de spectacles d’Ex Machina, était importante afin que la compagnie se dote d’une salle pour présenter ses pièces, mais aussi pour ouvrir la possibilité à des collaborations internationales. Par ailleurs, le slogan du Diamant, « De la lutte à l’opéra » illustre bien l’objectif de varier les types d’arts de la scène présentés et de réconcilier différents publics. Il a ensuite justifié le choix de Québec en comparant la ville à d’autres villes européennes, comme Bilbao ou Newcastle, qui se sont réinventées grâce à l’émergence de centres culturels.
Mme Borne s’est ensuite intéressée à la réputation internationale du metteur en scène. Selon M. Lepage, elle est avant tout due à la reconnaissance du savoir-faire culturel québécois en général, très jeune et libre de s’inventer. Il a mentionné que la culture sert de plus en plus d’appât dans les ambassades, et même entre des villes, lors des négociations d’affaires ou commerciales. Selon lui, la communauté d’affaires tirerait avantage à percevoir le milieu culture comme créateur de richesse.
M. Lepage a également décrit la structure de financement d’Ex Machina, dont seulement 12% des fonds proviennent de subventions canadiennes, contre 80% pour la plupart des compagnies de créations. Cela est notamment possible grâce à ses accords de diffusion et de coproduction internationaux à travers le monde. Il a notamment cité en exemple des opéras répétés à Québec et présentés à New York, ou encore des tambourinaires japonais qui présenteront leur spectacle lors des Jeux olympiques de Tokyo.
Enfin, M. Lepage a déclaré que les artistes ont un devoir de mémoire, c’est-à-dire de rappeler les événements du passé, et le cheminement qui y a conduit, à un public qui ne l’a pas vécu. Il a enjoint les gens à demeurer authentiques dans leur création, à s’accrocher aux spécificités culturelles de leur création qui, selon lui, facilite la projection du spectateur dans la réalité de l’auteur.
Avec l'appui de
Avec la collaboration de