Les États-Unis veulent le beurre et l’argent du beurre, et cela va à l’encontre de toutes les règles qu’ils ont pourtant aidé à écrire.
Chrystia Freeland est née à Peace River, en Alberta. Elle est titulaire d’un baccalauréat en histoire et littérature de l’Université Harvard, ainsi que d’une maîtrise en études slaves du collège St. Anthony’s de l’Université d’Oxford en 1993.
Mme Freeland débute sa carrière comme correspondante indépendante en Ukraine pour le Financial Times, le Washington Post et The Economist. Elle occupe par la suite plusieurs postes au Financial Times, notamment ceux de rédactrice de nouvelles au Royaume-Uni, chef de bureau à Moscou, et correspondante en Europe de l’Est. Entre 1999 et 2001, Mme Freeland est rédactrice en chef adjointe pour le Globe and Mail, avant de devenir rédactrice en chef adjointe, puis directrice de la rédaction du bureau du Financial Times aux États-Unis. En 2010, Chrystia Freeland rejoint l’agence de presse canadienne Thomson Reuters à titre de directrice générale et rédactrice en chef de la section des informations aux consommateurs.
Mme Freeland est élue députée de Toronto-Centre sous les couleurs du Parti libéral du Canada lors des élections partielles de novembre 2013, puis réélue lors des élections générales d’octobre 2015 comme députée de University-Rosedale, en Ontario. En novembre 2015, elle est nommée ministre du Commerce international et c’est en janvier 2017 qu’elle devient ministre des Affaires étrangères du Canada.
Fiche du conférencierAprès son discours portant principalement sur la nécessité de préserver le multilatéralisme, la ministre s’est prononcée sur trois grands enjeux mondiaux touchant le Canada lors d’une entrevue avec Michèle Boisvert, Première vice-présidente, Rayonnement des affaires de la CDPQ.
Mme Boisvert a tout d’abord invité la ministre à donner ses impressions sur les relations entre le Canada et les États-Unis depuis l’élection de Donald Trump. Mme Freeland a insisté sur le fait que le Canada doit désormais se préparer à toute éventualité. Elle a donné comme exemple la rapidité avec laquelle le gouvernement canadien a répondu à l’imposition de tarifs sur l’acier, notamment parce que cette possibilité avait déjà été envisagée. À propos de l’ALENA, elle refuse de considérer les négociations comme étant dans une impasse, puisque neuf chapitres ont déjà été acceptés, notamment en ce qui a trait à la modernisation de l’accord. Aussi, malgré les divergences d’opinions avec les Américains sur d’autres enjeux et la volonté canadienne d’arriver à des compromis, elle a réaffirmé que le Canada restera ferme pour défendre ses valeurs, notamment en lien avec à la gestion de l’offre, soulignant que l’industrie laitière américaine bénéficie pour sa part d’importantes subventions.
Mme Freeland ensuite a été appelée à se prononcer sur la crise mondiale des migrants et plus spécifiquement sur la situation à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Selon elle, il est inacceptable de séparer les enfants de leurs parents, ce qu'elle trouve particulièrement difficile en tant que mère. Elle a réitéré que l’immigration et le multiculturalisme sont des avantages économiques et elle s’est dite très fière que la société canadienne soit ouverte à l’immigration et au commerce international tout en ayant une politique intérieure forte au service des citoyens.
En réponse à une question à propos de la possibilité d’une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, la ministre a rappelé l’importance de l’ordre international aujourd’hui. Elle s’est expliquée en disant que nous avons intérêt à ce que des pays comme la Chine, qui sont de grandes puissances économiques, fassent partie de cet ordre. Elle s’est finalement dite optimiste quant aux grands enjeux auxquels fait face le Canada et elle croit qu'au final le bon sens prévaudra.
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