Il ne faut jamais oublier le poids relatif de son pays. Les Américains sont 10 fois plus riches et 10 fois plus nombreux que nous. Il ne faut jamais oublier que, dans cette relation, on a finalement plus besoin d’eux qu’eux de nous. Et si on l’oublie, on peut faire de graves erreurs.
Raymond Chrétien entame sa carrière au ministère des Affaires extérieures du Canada (MAE) en 1966. Il reçoit sa première affectation l’année suivante à la Mission permanente du Canada auprès de l’ONU, à New York. De retour à Ottawa, il travaille au bureau du Conseil privé, au Conseil du Trésor et à l’Agence canadienne de développement international. De 1972 à 1978, M. Chrétien est affecté aux ambassades canadiennes à Beyrouth et à Paris. Il est ensuite nommé ambassadeur du Canada au Zaïre. Il retourne à Ottawa en 1981, puis il est nommé nommé en 1985 ambassadeur du Canada au Mexique. Entre 1988 et 1991, il est sous-secrétaire d’État associé au MAE. Il est ensuite nommé ambassadeur du Canada en Belgique et au Luxembourg, de 1991 à 1994; aux États-Unis, de 1994 à 2000; puis en France de 2000 à 2003. Il quitte la fonction publique fédérale en 2004, et rejoint le cabinet d’avocats Fasken Martineau à titre d’associé et conseiller stratégique. C’est en 2009 qu’il devient président du conseil d’administration du CORIM.
Fiche du conférencierCéline Galipeau débute sa carrière journalistique en 1983 dans la presse privée. Elle entre au service de Radio-Canada en 1984, où elle couvre d’abord l’actualité canadienne à Toronto. Elle sera ensuite correspondante pour Radio-Canada à Londres, Paris, Moscou, Beijing et en Afghanistan. Dans les années 1990, elle a notamment couvert la guerre du Golfe, la guerre civile algérienne, la guerre de Tchétchénie et la guerre du Kosovo. De retour à Montréal en 2003, Mme Galipeau anime l’édition de fin de semaine du Téléjournal de Radio-Canada. C’est en 2009 qu’elle devient chef d’antenne du Téléjournal.
Fiche du conférencierMme Galipeau a d’entrée de jeu invité M. Chrétien à se prononcer sur les difficultés que peut rencontrer le Canada à travailler avec le président américain Donald Trump, et plus particulièrement sur la question des négociations entourant l’ALENA. M. Chrétien a rappelé que l’ambassadeur canadien à Washington devait faire preuve d’une grande prudence dans son approche envers le président américain, son attitude imprévisible ne favorisant pas la discussion ouverte.
En ce qui a trait à l’ALENA, M. Chrétien s’est dit optimiste quant à sa survie, ou du moins à ce qu’une entente bilatérale soit conclue avec les États-Unis, car plusieurs voix se portent à la défense de l’accord du côté américain. À ce sujet, Mme Galipeau a demandé à M. Chrétien si celui-ci avait un conseil à donner à Justin Trudeau. Il s’est dit d’avis que le premier ministre devait poursuivre sa stratégie, qui consiste à faire preuve d’une grande présence dans le dossier, de tenter d’exercer une influence auprès de l’entourage immédiat du président et que le Canada ne devait surtout pas quitter la table de négociation le premier.
La discussion a ensuite porté sur l’évolution de la diplomatie. M. Chrétien a constaté que les nouveaux canaux de communications, comme Twitter et Internet en général, ont profondément changé le rôle des ambassadeurs. En effet, ces derniers avaient auparavant un véritable rôle de porte-étendard de leur pays à l’étranger alors qu’aujourd’hui ils partagent cette représentation avec des acteurs de la société civile, du milieu des affaires et d’organisations internationales. Il s’est d’ailleurs dit navré que les nominations partisanes à des postes d’ambassadeur découragent parfois d’excellents diplomates de carrière à vouloir gravir les échelons.
Céline Galipeau a finalement invité M. Chrétien à se prononcer sur l’enjeu qui mérite la plus grande attention en ce moment. Il s’est dit d’avis que la situation en Corée du Nord, en partie à cause de la menace nucléaire, est le plus préoccupant. En effet, le conflit implique les deux plus grandes puissances: la Chine et les États-Unis. Il a ensuite rappelé que la Chine avait déjà défendue la Corée du Nord dans les années 1950, et que cela pourrait se répéter dans l’éventualité où les États-Unis attaqueraient les premiers.
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