Les capitaux privés sont là. Les gouvernements et organismes de réglementation doivent mettre en place des cadres réglementaires stables, prévisibles, et autoriser un taux de rendement qui encourage les investissements.
Marie-José Nadeau est titulaire d’une licence en droit et d’une maîtrise en droit public de l’Université d’Ottawa. Après avoir exercé le droit au sein du gouvernement fédéral, elle joint le gouvernement du Québec en 1987 et occupe diverses fonctions stratégiques aux ministères de l’Environnement et de l’Énergie et des Ressources. Mme Nadeau rejoint Hydro-Québec en 1993. Elle y occupe successivement les fonctions de secrétaire générale et de vice-présidente exécutive aux ressources humaines avant de devenir vice-présidente exécutive aux affaires corporatives et secrétaire générale. Marie-José Nadeau est également active depuis plus de quinze ans au sein du Conseil mondial de l’énergie (CME). Après avoir été successivement présidente du comité des communications, membre du conseil d’administration et membre du comité des finances, elle est élue présidente du CME en 2013.
Fiche du conférencierD’entrée de jeu, Mme Nadeau a présenté trois défis reliés à la problématique de l’énergie : l’accessibilité à une source d’énergie moderne; la sécurité énergétique; et la conciliation du développement durable avec des contraintes financières et budgétaires généralisées. À cet égard, Mme Nadeau a présenté deux scénarios élaborés par le CME tenant compte de la croissance de la demande énergétique et permettant de contrôler la hausse des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. Le premier envisage une plus grande implication de la part des gouvernements et le second est caractérisé par la prise en charge de cette problématique par les entreprises. Dans les deux cas, l’offre combinée en énergies fossiles, renouvelables et nucléaire ne pourra satisfaire la demande et cela demandera des investissements en infrastructures très couteux. En ce sens, selon elle, la Conférence Paris Climat 2015 est l’une des dernières chances d’aboutir à des objectifs et un échéancier en matière de réduction de gaz à effet de serre.
Mme Nadeau a ensuite démenti sept mythes liés au secteur énergétique. Elle a d’abord affirmé que la demande énergétique ne se stabilisera pas avec le temps et que les énergies renouvelables seront insuffisantes pour répondre à la demande. Elle a souligné, par la suite, qu’aucune pénurie d’énergies fossiles n’est en vue et que nous assisterons même à une hausse des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Mme Nadeau a également indiqué que les modèles d’affaires et de marché d’aujourd’hui sont inadaptés aux nouvelles technologies de production et de distribution d’énergies. De plus, l’accès au capital est un réel enjeu, car il est confronté aux contraintes budgétaires ainsi qu’aux risques politiques et réglementaires. Enfin, elle a contredit la croyance selon laquelle l’ensemble de la population mondiale aura accès à une forme d’énergie moderne d’ici 10 à 15 ans, puisqu’entre 770 et 880 millions de personnes en seront toujours privées. Pour conclure, Mme Nadeau a présenté trois constats sur le prix du pétrole. Premièrement, la correction des prix du baril est typique d’un marché réagissant à l’offre et la demande. Deuxièmement, cette correction est plus longue et importante que celles observées antérieurement en raison des couvertures de prix contractées, de la production additionnelle et des réserves importantes de pétrole. Finalement, le prix pourrait fluctuer encore quelques mois, mais devrait se stabiliser d’ici la fin de l’année.
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