Louise Blais, débute en rappelant combien la venue de Donald Trump a bouleversé l’équilibre des relations internationales du Canada, notamment par ses déclarations sur l’annexion ou les tarifs douaniers. Elle insiste aussi sur l’importance pour le Canada de se repositionner intelligemment dans un monde en mutation, et regrette que les gouvernements ne collaborent pas suffisamment avec le secteur privé pour renforcer le rayonnement international du pays. Elle évoque la nécessité d'une stratégie cohérente, structurée autour d'une « équipe Canada » mobilisée et proactive.
John Baird souligne que le Canada, avec ses 40 millions d’habitants, doit impérativement entretenir de bonnes relations avec les grandes puissances, en particulier les États-Unis. Il insiste sur l’importance d’un dialogue direct entre dirigeants et s’interroge sur les intentions réelles de Donald Trump : cherche-t-il simplement un bon accord ou veut-il redéfinir la politique industrielle américaine de manière radicale? Selon lui, il faut affronter ces défis de front tout en diversifiant nos relations, notamment en Asie-Pacifique. Il insiste aussi sur l'importance de tirer pleinement parti des accords de libre-échange, comme celui avec l’Union européenne et le TPP, et d'améliorer les relations avec des pays comme la Chine et l’Inde, malgré les divergences de valeurs. Il plaide pour une diplomatie fondée sur les relations personnelles durables et estime qu’un ministre des Affaires étrangères doit rester en poste plusieurs années pour être réellement efficace. Pour lui, le ministère des Affaires étrangères doit être vu comme un portefeuille économique, au cœur des efforts commerciaux du pays.
Jean Charest affirme que la mondialisation ne disparaît pas, mais se transforme, et que le Canada doit s’y adapter. Il rappelle que la gestion de la relation avec les États-Unis est l’une des deux responsabilités majeures d’un premier ministre canadien. Il préconise un repositionnement stratégique post-électoral pour s’adapter aux nouvelles réalités économiques mondiales, marquées par un commerce plus régional et par l’émergence de puissances asiatiques. Il estime que le Canada doit être plus présent sur certaines scènes internationales, comme l’Afrique francophone ou le Moyen-Orient, et identifie l’immigration, l’éducation et les investissements en infrastructures comme des secteurs où le pays peut exercer un leadership. Il met aussi de l’avant le rôle stratégique des fonds de pension canadiens, notamment dans les infrastructures, qui offrent au Canada un levier unique pour influencer la scène mondiale. Enfin, il propose que le Canada explore la possibilité d’un accord de marchés publics de la défense avec l’Europe pour renforcer ses liens stratégiques hors de l’influence américaine.
Marc-André Blanchard affirme que le multilatéralisme a longtemps été favorable au Canada, mais que les institutions internationales sont aujourd’hui dépassées par les enjeux contemporains. Il estime que ces institutions ne peuvent plus agir seules : il faut y intégrer les entreprises, la technologie, la société civile. Il appelle à plus de créativité et à la formation de coalitions incluant aussi bien les partenaires traditionnels que les puissances émergentes. Blanchard donne l’exemple de la Caisse de dépôt et placement du Québec, active dans 70 pays, pour illustrer comment bâtir de solides partenariats économiques à l’échelle mondiale. Il insiste sur l’importance d’« être là », d’investir dans les relations et la confiance, et rappelle que de nombreux pays souhaitent collaborer avec le Canada, mais déplorent son manque de présence. Pour lui, le Canada doit être plus agile, plus rapide, et penser à l’échelle pour rester pertinent dans un monde en mutation. Il invite à un changement profond de mentalité en politique étrangère comme en culture économique.
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