Quand je conseille les entreprises canadiennes qui veulent faire affaires en Chine, j'utilise l'analogie d'un feu de circulation jaune: vous pouvez y aller pour saisir des opportunités, mais faites le avec prudence
Jennifer May est diplômée en science politique et en allemand de l’Université Laval. Elle a également un certificat de leadership en matière de politiques publiques de l’Université Havard.
Elle rejoint Affaires mondiales Canada (AMC) en 1990, où elle occupera des postes à responsabilités croissantes. Sa première assignation à l’étranger est en Allemagne en 1991, où elle est seconde secrétaire à l’ambassade du Canada à Bonn. En 1994, elle est de retour à Ottawa, où elle est responsable des relations au sein de la division de l’Europe de l’Est, particulièrement pour la Yougoslavie. Elle est ensuite vice-consul du consulat du Canada à Hong Kong de 1998 à 2000. Après cela, elle rejoint l’ambassade du Canada en Chine à titre de première secrétaire.
En 2004, Mme May est nommée directrice adjointe des relations bilatérales en matière de politique, d’économie et de commerce au sein de la division de l’Europe du Nord au sein d’AMC. Elle occupe par la suite la fonction de conseillère auprès d’ambassades canadiennes, tout d’abord à celle de Vienne de 2006 à 2010 puis de Bangkok de 2010 à 2012. De retour au pays, elle est nommée directrice des relations avec l'Europe de l'Est et l'Eurasie en 2012 puis directrice exécutive de la division des relations de défense et de sécurité d’AMC en 2014. Elle retourne en l’Allemagne en 2015, où elle est désormais chef de mission adjointe au sein de l’ambassade canadienne.
En 2019, elle est nommée à son premier poste d’ambassadrice, représentant le Canada auprès du Brésil. C’est en septembre 2022 qu’elle est désignée ambassadrice du Canada en Chine.
Fiche du conférencierDans son discours, Jennifer May aborde la complexité des relations entre le Canada et la Chine, qu’elle compare à une « danse compliquée ». Bien que les relations avec la Chine présentent des défis importants, elle ne doit pas être vue comme un adversaire, mais plutôt comme un partenaire stratégique dans des domaines clés, tels que les changements climatiques et le commerce. May met en avant l'importance d'une gestion prudente des relations bilatérales en s'appuyant notamment sur la stratégie Indo-Pacifique du Canada, qui prône une approche pragmatique de nos relations internationales, donc d’équilibrer les intérêts économiques tout en respectant les valeurs canadiennes.
L'ambassadrice souligne la nécessité de poursuivre un dialogue constructif avec la Chine, même si la relation reste marquée par des tensions, notamment sur des questions de cybersécurité et d'ingérence étrangère, sans compter la détention des deux Michael. Elle rappelle également les risques commerciaux liés aux échanges avec la Chine, qui est le deuxième plus grand partenaire commercial du Canada. Tout en reconnaissant ces défis, May encourage les entreprises canadiennes à s’engager avec la Chine, mais avec prudence, en diversifiant leurs activités et en étant bien informées des risques. Elle utilise l'analogie d’un feu de circulation jaune pour décrire cette approche : saisir les opportunités, mais avec précaution.
Dans la discussion qui suit avec Jean-François Lépine, l’ambassadrice compare l'optimisme des relations sino-canadiennes des années 2000 à la situation actuelle, beaucoup plus complexe. Elle insiste sur le fait que, malgré les tensions croissantes, il est crucial de maintenir des relations commerciales, car la Chine reste un marché incontournable pour de nombreux pays, dont le Canada. Elle souligne que la réputation du Canada comme fournisseur de produits de haute qualité, notamment dans les secteurs de l'énergie et de l’agriculture, reste un atout majeur pour percer ce marché.
Enfin, elle revient sur la récente rencontre entre la ministre canadienne Mélanie Joly et son homologue chinois Wang Yi, qui a permis d’aborder des sujets sensibles dans un climat d'ouverture. Elle conclut en rappelant l'importance d'une gestion nuancée des relations avec la Chine, où les différends doivent être traités sans compromettre l'ensemble des liens bilatéraux.
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