Le commerce mondial des aliments occupe une part toujours plus grande des échanges, passant de 6 à 8 % entre 2000 et 2021. Notons que c’est le seul commerce qui affecte 100 % de la population mondiale.
Depuis 1994, Martin Caron est copropriétaire, avec sa conjointe, de la ferme familiale sur laquelle il a grandi. Il y fait de l’élevage laitier en plus de cultiver plusieurs types de céréales.
Il y a une trentaine d’années, il a commencé à s’impliquer dans le milieu associatif agricole, tout d’abord chez les Futurs Professionnels de l’agriculture. Ses engagements le mèneront notamment à siéger à plusieurs conseils, tels que ceux de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement, de La Financière agricole du Québec, du Centre d’études sur les coûts de production en agriculture et du Conseil de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec. Il présidera également plusieurs organisations, dont l’Alliance Boviteq, le Centre d’insémination artificielle du Québec et de Semex Alliance.
Son parcours chez l’UPA débute à la Fédération de l’UPA de la Mauricie. En 2017, il est nommé premier vice-président de l’UPA et c’est depuis décembre 2021 qu’il en est le président général.
Fiche du conférencierDans son discours, Martin Caron, met en avant les défis contemporains de l'agriculture québécoise dans un contexte mondial en rapide évolution. Il souligne l'augmentation de 350 % du commerce alimentaire mondial entre 2000 et 2021, associée à une forte demande qui devrait croître avec une population mondiale de 10 milliards d’ici 2050. Cette croissance présente des opportunités d’exportation pour les produits agricoles québécois tels que le porc, l’érable et les céréales, mais elle s’accompagne de défis majeurs. Il estime également qu’il faut mieux protéger le territoire agricole québécois, alors que seulement 2 % du territoire y est consacré, comparé à plus de 45 % aux États-Unis.
Il critique l’incohérence des accords commerciaux internationaux, notamment avec l’Europe, où des barrières réglementaires continuent de freiner les exportations québécoises. Il pointe également les normes moins strictes appliquées aux produits importés, ce qui crée une concurrence déloyale pour les producteurs québécois, soumis à des standards environnementaux et sociaux élevés. La gestion de l’offre, qui protège 40 % de l’agriculture québécoise, reste aussi vulnérable aux révisions des accords commerciaux avec les États-Unis et le Mexique.
La discussion avec Jérôme Dupras permet de souligner l'importance de l’agriculture dans les engagements internationaux en matière de climat et de biodiversité, comme l’Accord de Paris. M. Caron partage cette vision et soutient que l’agriculture doit être perçue comme un pilier dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, il déplore le manque de soutien financier du Canada, comparé à d’autres pays.
Il conclut en appelant à une cohérence entre les politiques nationales et internationales, avec une protection accrue pour les agriculteurs locaux. Il plaide pour une reconnaissance de l'agriculture comme un secteur stratégique, nécessitant un soutien équitable et des normes justes, afin de garantir sa durabilité dans un marché mondial en mutation. Il propose de s’inspirer de la convention sur la diversité culturelle de l’UNESCO, qui prévoit des exceptions pour les contenus culturels dans une économie mondialisée, pour donner un statut particulier au secteur agricole et ainsi mieux le protéger.
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