La tribune internationale de Montréal
Erkki Liikanen, Maarika Paul

Bâtir un système financier mondial durable

8 octobre 2024 Erkki Liikanen Président, International Financial Reporting Standards Foundation (IFRS) Maarika Paul Première vice-présidente et Cheffe de la Direction financière et des Opérations, CDPQ
Série Économie Mondiale
Photos de l’événement

Since the Russian invasion of Ukraine, we have been worried that the world will be divided in the wrong way. We need areas of common concern, where we cooperate and work together and now climate standards is becoming such an area

Erkki Liikanen | Lire la biographie

Erkki Liikanen détient une maîtrise en science politique, spécialisée en économie, de l’Université d’Helsinki.

Suite à ses études, il devient en 1972, à 21 ans, le plus jeune représentant élu au parlement finlandais. Il y siégera durant 18 ans et occupera notamment le poste de ministre des Finances de 1987 à 1990. Il est ensuite, de 1990 à 1994, le chef de la mission finlandaise auprès de l’Union européenne. En 1995, année de l’adhésion de la Finlande à l’Union européenne, il devient le commissaire européen pour le Budget avant de devenir commissaire aux Entreprises et à la Société de l’information en 1999.

C’est en 2004 qu’il est nommé gouverneur de la Banque centrale de Finlande, une fonction qu’il occupera jusqu’en 2018. Durant cette période, il siège également comme gouverneur auprès du Fonds monétaire international et au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne. C’est en 2018 qu’il est nommé président de l’International Financial Reporting Standards Foundation. Il a depuis été reconduit deux fois dans ses fonctions, soit en 2021 et 2024.

Fiche du conférencier
Maarika Paul | Lire la biographie

Maarika Paul est diplômée en commerce de l’Université McGill et détient également une maîtrise en comptabilité publique de McGill. Elle est aussi fellow auprès de l’Ordre des comptables agréés.

Elle débute sa carrière chez KPMG en 1984, où elle sera notamment directrice principale. Elle rejoint ensuite Bell en 1994, où elle occupera de nombreuses fonctions. Elle débute ainsi comme directrice pour les finances et planification d’entreprises avant de devenir vice-présidente, relations avec les investisseurs en 2000. Par la suite, elle occupe le poste de vice-présidente au bureau du chef de la direction de 2004 à 2007 pour ensuite devenir première vice-présidente communications corporatives en 2007. Elle est finalement première vice-présidente, services généraux de 2008 à 2011. C’est en juin 2011 qu’elle rejoint la Caisse de dépôt et placement du Québec à titre de première vice-présidente et cheffe de la direction financière et des opérations.

Fiche du conférencier

Compte rendu de l'événement :

Erkki Liikanen a ouvert son discours en soulignant l’importance de l’action contre le changement climatique. Il évoque la nécessité de politiques publiques comme la taxe carbone, de plans de transition des entreprises et de divulgations transparentes des risques et opportunités liés au climat. En 2021, l’IFRS a décidé de créer des normes mondiales de durabilité. Le but était de rendre les divulgations comparables et mesurables, en évitant la complexité de la "soupe d'alphabet" des normes existantes. Il a ensuite décrit la création du Conseil international des normes de durabilité (ISSB) et la consolidation des organisations de normalisation.

En 2023, les deux premières normes de divulgation sur les risques et opportunités liés à la durabilité ont été publiées, et plusieurs pays ont rapidement adopté ces normes. Ces normes, soutenues par l'Organisation internationale des commissions de valeurs, sont devenues cruciales pour aligner les divulgations financières et climatiques, et les entreprises doivent désormais s'y conformer pour obtenir des rapports financiers propres. Il rajoute aussi que des normes similaires sont en développement pour réaliser des audits.

La discussion s'est ensuite concentrée sur l'impact de ces normes sur les décisions d'investissement. Maarika Paul a expliqué comment l'adoption des normes de l’ISSB permet de comparer les entreprises de manière plus fiable, ce qui facilite des décisions d'investissement plus éclairées. Elle estime que cette grille d’analyse va devenir la norme pour les entreprises. Elle a aussi souligné que l'intégration des facteurs ESG dans les analyses de la CDPQ lui ont permis, ainsi qu’aux entreprises dans lesquelles la Caisse a investi, de s’adapter plus rapidement aux défis environnementaux. Elle reconnaît tout de même que cela puisse être un défi, mais que la cause en vaut la peine.

Enfin, Erkki Liikanen a évoqué l'importance de l'adoption volontaire des normes ISSB, soulignant que les entreprises avant-gardistes sont souvent les grandes gagnantes. Il a noté un intérêt croissant pour ces questions à l’échelle mondiale, notamment en Chine et en Arabie saoudite, et a conclu sur une note optimiste concernant l'impact de ces initiatives sur la finance durable et la transparence des entreprises.

 

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