Le Canada et le Québec contribuent aux objectifs américains de réduire leur dépendance, en particulier envers la Chine et ça c'est une préoccupation omniprésente à Washington
Kirsten Hillman détient un baccalauréat en arts de l’Université du Manitoba et un baccalauréat en Common Law de l’Université McGill. Elle débute sa carrière dans le droit privé à Montréal, avant de rejoindre le ministère de la Justice à Ottawa. Elle se joint par la suite à Affaires mondiales Canada, où elle occupe plusieurs postes, tels que sous-ministre adjointe à la politique commerciale ou conseillère juridique principale à la mission du Canada à l’OMC.
À partir de 2014, Mme Hillman occupe également le poste de sous-ministre adjointe au Secteur des accords commerciaux et des négociations d’Affaires mondiales, ce qui l’a notamment amenée à être la négociatrice en chef du Canada pour l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). En 2017, elle est nommée ambassadrice adjointe du Canada aux États-Unis. C’est en 2019 qu’elle est désignée ambassadrice intérimaire à Washington, puis nommée officiellement à ce poste en mars 2020.
Fiche du conférencierKirsten Hillman débute en mettant de l’avant la relation commerciale cruciale entre le Canada et les États-Unis, qui représente 3,6 milliards de dollars de commerce quotidien. Le Québec joue une place importante dans cette relation, avec 129,7 milliards de dollars d'échanges commerciaux en 2023, dont 74 % des exportations vers les États-Unis. Le Canada est également le principal fournisseur d'énergie des États-Unis, et le Québec leur premier fournisseur d'électricité.
Elle mentionne des investissements stratégiques récents au Québec, comme ceux dans la fabrication de semiconducteurs et l'extraction de minéraux critiques, qui renforcent la position du Canada et du Québec dans les secteurs d'intérêt pour les Américains, notamment la défense. Elle note que ces investissements visent à réduire la dépendance envers la Chine, une préoccupation majeure à Washington.
L'ambassadrice aborde également la nouvelle politique de défense canadienne, « Notre Nord fort et libre », bien accueillie par les interlocuteurs américains, avec son accent sur l’Arctique et l’Indo-Pacifique. Malgré tout, le Canada continuera de subir des pressions pour augmenter ses dépenses militaires, car la défense nord-américaine est une priorité à Washington.
L’ambassadrice discute ensuite avec Sandrine Rastello des défis potentiels d'une éventuelle présidence Trump et des mesures prises par le Canada pour se préparer à toute éventualité. Elle évoque les contacts avec les équipes politiques de Trump et les efforts pour influencer les politiques américaines en démontrant les avantages de l'intégration économique canado-américaine. Elle mentionne également l’importance d’avoir des liens étroits au niveau des gouverneurs et des États américains, qui peut mettre de la pression sur l’administration fédérale pour éviter des décisions aux répercussions néfastes des deux côtés de la frontière.
Enfin, elle parle de l'Accord entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (USMCA), soulignant la nécessité que la révision de 2026 de l’entente soit sérieuse et professionnelle qui a permis un commerce historique entre les trois pays. Elle conclut en notant que les politiques américaines, qu'elles proviennent de démocrates ou de républicains, doivent toujours être surveillées de près en raison de leur impact potentiellement disproportionné sur le Canada.
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