La valeur des solutions aux défis énergétiques du Québec ne se limitera plus au coût de l'énergie, mais aussi à la résilience climatique de ses actifs et son à l'impact sur l'environnement
Éric Lachance est diplômé en économie et en finance de l’Université McGill. Il est également analyste financier agréé.
Il débute sa carrière en 2000 à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), où il travaillera durant plus de 15 ans. Il a occupé diverses fonctions à responsabilités croissantes, notamment analyste et par la suite directeur pour les infrastructures et les placements privés. En 2014, il est nommé directeur régional, Europe, de la filiale de la CDPQ à Paris, un poste qu’il occupe jusqu’en 2016.
C’est en 2017 qu’il rejoint Énergir, d’abord à titre de vice-président des finances. Il est ensuite nommé vice-président principal, Affaires corporatives et chef des finances en 2018. Quelques mois plus tard, on lui attribue les responsabilités de vice-président principal pour la réglementation, les TI et la logistique, tout en conservant ses fonctions de chef des finances. C’est depuis janvier 2020 qu’il est le président et chef de la direction d’Énergir.
Fiche du conférencierÉric Lachance a commencé son allocution en soulignant la nécessité de dépolariser le débat pour repenser nos modes de production et de consommation énergétique afin réussir la transition énergétique. Il a insisté sur l'importance de créer un climat basé sur des faits, le dialogue et la diversité des opinions pour rétablir la confiance et relever les défis de la transition énergétique de manière durable. Il a également discuté de la complexité de gérer une demande énergétique changeante, nécessitant des systèmes de production et de gestion de la demande fiables, prévisibles et flexibles. Il a fait valoir que les énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire, bien que relativement peu coûteuses et abondantes, sont intermittentes et exigent donc des solutions de stockage et de gestion de la demande plus flexible.
Le Québec échappe en partie à ces enjeux, avec une électricité décarbonée à 99 %, mais qui représente seulement 42 % de l’énergie consommée sur le territoire. Le grand défi pour le système électrique québécois consiste à faire face à la période de pointe hivernale. Il vante donc les avantages de la biénergie, tout en considérant qu’Énergir développe son offre de gaz naturel renouvelable. Il faudra éventuellement faire des choix face à ce qui sera rentable de maintenir au gaz naturel ou de transitionner vers des alternatives telles que l’électrification ou l’hydrogène.
Dans la discussion avec Stéphanie Gramond, Lachance a abordé la transformation du modèle d'affaires d'Énergir pour répondre aux exigences de décarbonation, en visant à réduire le volume de gaz distribué et à rendre les émissions de GES de ses opérations plus faibles et plus renouvelables. Il a assuré que le réseau d'Énergir conservera sa pertinence et sa rentabilité à long terme.
Il a aussi souligné que les expériences à l'étranger offrent des leçons cruciales. Il a mentionné que la segmentation de la production, de la distribution et de la transmission d'énergie dans d'autres régions a souvent conduit à un manque de coordination, par exemple en Europe, où il n’y avait aucune coordination pour assurer que la production nécessaire soit en place. Le modèle intégré d'Hydro-Québec permet par contre une meilleure synergie entre ces éléments. Il a également discuté de la politique américaine de réindustrialisation et de reshoring, et que l’Europe commence à adopter des approches similaires pour sécuriser son approvisionnement énergétique.
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