La tribune internationale de Montréal
Au fil des années, les ministères de l'Économie et de l'Environnement n'ont pas toujours été les meilleurs alliés, mais mon principal allié ces dernières années a été le ministre de l'Économie.
Benoit Charette détient un baccalauréat en histoire avec concentration en science politique de l’UQAM et possède également un diplôme en administration publique de l’ENAP.
Il débute sa carrière au ministère des Relations internationales du Québec en 2000, où il se joint à la délégation du Québec à Mexico. Par la suite, de 2001 à 2003, il travaille à l’Agence intergouvernementale de la Francophonie à Moncton en tant que gestionnaire de programme. Il est ensuite désigné directeur général du Forum jeunesse des Laurentides, où il œuvre de 2003 à 2005 avant de joindre la Fondation Jules et Paul-Émile Léger en tant que gestionnaire des programmes locaux.
C’est en 2008 qu’il fait le saut en politique en étant élu député de la circonscription de Deux-Montagnes sous la bannière du Parti Québécois. En 2011, il rejoint la Coalition Avenir Québec. Entre 2012 et 2014, il est directeur des cabinets du whip et du leader du 2e groupe d’opposition. Il est élu lors des élections 2014, puis réélu lors des élections de 2018. C’est en 2019 qu’il est nommé ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et ministre responsable de la région de Laval. Il est réélu lors des élections de 2022 et reconduit dans ses fonctions.
Fiche du conférencierLe ministre a débuté en reconnaissant la tradition québécoise de présence internationale depuis 50 ans, notamment par le biais de la doctrine Gérin-Lajoie. Le Québec a développé un réseau de délégations sur différents continents en se concentrant sur le développement économique, la coopération culturelle et l'environnement. Sur ce dernier point, le Québec est un leader et fait partie de nombreuses organisations internationales, malgré son statut d’État fédéré. On peut penser au rôle de Montréal au sein de C40 ou de la Beyond Oil and Gas Alliance, qui est maintenant coprésidée par le Québec.
Il a fait un retour sur son séjour à Dubaï pour la COP 28. Malgré les controverses entourant l’organisation de l’évènement, il estime qu’elle est un succès puisqu’on y reconnaît enfin la nécessaire transition des énergies fossiles, 30 ans après la toute première COP. Il s’est d’ailleurs félicité du consensus autour de l’environnement au Québec, qui permet d’assurer une continuité des politiques environnementales et assure ainsi à la province une grande crédibilité en la matière. Par exemple, le Québec a interdit l’exploration des énergies fossiles sur son territoire et voit 80 % de ses émissions de carbone tarifiées, contre 23 % à l’échelle mondiale. Sur ce dernier point, de nombreux États cherchent d’ailleurs à s’inspirer du modèle québécois et il pourrait y avoir prochainement un nouveau membre dans le marché du carbone québéco-californien. Juste avant de s’entretenir avec Mme Parent, il a souligné l’excellente collaboration entre son ministère et celui de l’Économie afin de planifier et financer la transition de l’économie.
Lors de la discussion, il a rajouté que même s’il y a des divergences sur la nécessité de la transition énergétique, l’objectif est de reconnaître que chaque province a ses propres défis et doit développer un échéancier qui respecte ses capacités. Il a également rappelé le plan de 500 millions pour aider les municipalités avec leurs plans climat. Les municipalités sont un partenaire incontournable pour faire face aux défis climatiques, mais il faut bien coordonner les activités pour s’assurer de ne pas dépasser la capacité électrique de la province, par exemple.
Le ministre a par la suite souligné le 45e anniversaire du BAPE cette année, mentionnant que sa grande force est sa grande prévisibilité, qui permet aux promoteurs de connaître les normes. Il tient tout de même à rappeler que même si un projet n’y est pas soumis, ce n’est pas qu’il est assujetti à aucune norme. Il se félicite du développement de la filière batterie au Québec, qui permettra de produire certaines des batteries les plus vertes au monde.
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