Compte rendu de la conférence :
L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est une question de première importance en matière de développement international. L’eau se gère d’abord au plan local et non par le biais des grandes organisations internationales dont les structures sont souvent trop lourdes et mal adaptées aux réalités sur le terrain. C’est une part importante du message que le Secrétaire général du Secrétariat international de l'eau, M. Raymond Jost, est venu livrer à la tribune du CORIM le 13 novembre dernier. M. Jost a par ailleurs fait état des progrès réalisés dans le domaine de l’eau au cours des 15 dernières années, notamment en ce qui concerne la gestion par bassin hydrographique et la meilleure synergie entre les différents acteurs sur le terrain. Il a aussi rappelé que 250 rivières et fleuves sont partagés par différentes populations dans le monde et que la croissance de la population mondiale des prochaines décennies se fera principalement aux abords de ces réserves d’eau. Il s’est de plus montré inquiet à l’effet que les principaux déplacements de populations à venir seront liés à la rareté de l’eau et qu’il existe déjà plusieurs conflits dont l’enjeu sous-jacent est l’eau. M. Jost demeure malgré tout optimiste à l’effet que l’eau peut être source d’entraide et de coopération plutôt que d’être source de conflits.
Raymond Jost est né en 1943, à Strasbourg, en France. Après des études universitaires en criminologie et en psychoéducation, il arrive au Québec en 1965 en tant que lauréat du Conseil des Arts du Canada, section Sciences humaines.
Pendant plus de 20 ans, Raymond Jost oeuvre auprès des jeunes en difficulté. De 1967 à 1973, il est psychoéducateur et travailleur de rue, puis il occupe, de 1973 à 1977, le poste de directeur général du Bureau de Consultation Jeunesse. Il est par la suite nommé directeur général du Centre Boscoville pour jeunes en difficultés, fonction qu’il assume jusqu’en 1988.
Raymond Jost profite des années 1988 et 1989 pour se ressourcer. Au cours de ces deux années, il est, entre autres, enseignant, conférencier, voyageur et producteur de cirque. Pendant cette période, il s’intéresse aux concepts et pratiques du développement durable en coopération internationale. En 1990, il organise à Montréal, le forum international L’Eau c’est la vie. C’est de cette initiative réunissant une centaine de personnes venues de partout dans le monde et impliquées dans la gestion durable de l’eau qu’est né le Secrétariat international de l’eau (SIE), qui a pour mandat l’application des principes énoncés dans la Charte de Montréal sur l’eau potable et l’assainissement. M. Jost est le fondateur du SIE et il en est le Secrétaire général depuis 1990.
Raymond Jost contribue à l’avancement de la cause de l’eau en mettant à l’oeuvre ses qualités de rassembleur et de visionnaire de multiples façons. Au cours des dernières années, il a collaboré de près, entre autres, à l’implantation de projets d’accès des populations rurales à l’eau potable en Ouzbékistan, au Kirghistan et au Tadjikistan; aux Parlements transfrontaliers de la jeunesse pour l’eau; à l’édition montréalaise de l’Atelier international de réflexion sur la contractualisation des services d’eau potable et d’assainissement; ainsi qu’à la rédaction et la remise des 10 commandements adressés aux Chefs d’États lors du Sommet de la Francophonie de 2004 à Ouagadougou. Il est également co-fondateur et président du réseau Solidarité Eau Europe.
Depuis 1989, Raymond Jost a été conseiller ou chargé de mission pour de nombreuses organisations, dont Oxfam-Québec, l’UNESCO et la Banque Mondiale. Il est également membre de plusieurs groupes de travail, tels que l’Alliance Genre et Eau, le Conseil Mondial de l’Eau et le Réseau International des Organismes de bassin (RIOB).
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